Travaux de sécurisation du bastion nord (2017-2018)

L’intérêt du bastion

Au nord du Nouveau-Windstein, un bastion défensif a été érigé au 16ème siècle. Ce secteur du Nouveau-Windstein est encore assez méconnu. Mais, il semble que jusqu’au 14ème siècle l’éperon rocheux n’était pas aménagé. Une partie du mur de l’angle entre la courtine et le palais supérieur persiste encore.

Vers le 14ème siècle, une première construction a été réalisée. La prise de conscience de la faiblesse défensive du Nouveau-Windstein a motivé les propriétaires du site à renforcer la défense du château. C’est à partir de ce moment que le bastion nord a été transformé, rehaussé et adapté aux armes à feu.

La construction de ce bastion est important puisqu’il complète la défense de l’esplanade (de la basse-cour) qui, jusque-là, était assurée essentiellement par la barbacane. La barbacane assure uniquement une défense horizontale avec un dispositif de tir rasant depuis les couleuvrinières. La bretèche, à 3 positions de tir, permet d’assurer une défense verticale avec des tirs fichants. Ci-dessous une représentation de la logique défensive.

La fameuse bretèche, visible depuis l’esplanade, a également été rajoutée. Elle est particulièrement remarquable de par sa qualité d’architecture. Ce type d’ouvrage est aujourd’hui très rare dans les châteaux forts d’Alsace et particulièrement dans les Vosges-du-Nord. Son arrière voussure est réalisée en briques, ce qui est assez exceptionnel et peu commun.

De plus, le bastion nord assure un rôle primordial de défense au niveau du chemin d’accès au plateau sommital et de la grande porte cochère. Aujourd’hui disparue, cette porte protégeait la basse-cour et constituait son entrée.

Les travaux

Entre 2017 et 2018, l’association a réalisé d’importants travaux au pied du bastion. Les travaux ont consisté à dégager le cône au pied du rocher. Nous avons tout d’abord entrepris des travaux forestiers dans ce coin. Cela a permis d’éclaircir et libérer l’endroit.

Ensuite, nous avons dégagé à la main des éboulis de terre, de végétaux et de pierres du mur du bastion effondré. Tous ces éléments ont été évacués en respectant les prescriptions archéologiques. Ainsi, nous avons établi un rapport mentionnant notre méthodologie ainsi que l’inventaire des découvertes.

Ces travaux ont permis de mettre à jour une toute nouvelle perspective visuelle depuis le chemin médiéval sur la partie nord du château du Nouveau-Windstein.

Les enjeux des travaux étaient multiples. Il s’agissait de rompre l’accès sauvage au Nouveau-Windstein qui ne présente pas un niveau de sécurité satisfaisant et qui fragilise les vestiges. De plus, ces travaux ont également permis de mieux comprendre le dispositif général de défense du Nouveau-Windstein. Enfin, nous avons pu restituer en partie le cheminement vers la poterne (côté sud-ouest).

L’équipe de l’association a également eu la bonne surprise de mettre au jour les soubassements de ce qui semble être un ancien abri de charbonniers. Afin de conserver les vestiges de ce bâtiment, les soubassements ont été consolidés. Tous ces travaux ont été autorisés et suivis par les services de la DRAC.

Ces travaux ont également permis de mettre au jours de nombreux parements, moellons et chainages d’angle du mur du bastion nord. Ce mur s’est effondré dans les années 1970. Pour sécuriser le site, la brèche a alors été comblée par des gabions, assemblages en pierres sèches montées sommairement et retenues par une treillis métallique.

L’évolution du chantier

2016

Janvier 2017

Mars 2017

Juillet 2017

2018

2018

PENDANT LE CHANTIER

Le projet de reconstitution du mur du bastion

Aujourd’hui, le bastion nord est le dernier endroit qui n’est pas sécuriser au château du Nouveau-Windstein. Il devient de plus en plus urgent de s’occuper de cette partie du château. Les gabions qui ont permis de boucher la brèche causé par la chute du mur présentent aujourd’hui un vieillissement avancé.

L’enjeu de sécurité est primordial : il faut réduire le risque de chute des visiteurs depuis le bastion, supprimer l’accès sauvage au pied du bastion et supprimer les gabions installés dans les années 1970. Il y a aussi, dans une moindre mesure, un enjeu architectural et esthétique car les gabions constituent une verrue dans ce château particulièrement bien préservé et entretenu par les bénévoles.

Face à ce constat, l’association souhaite entreprendre ce projet coûteux. Cependant, il est nécessaire que tous les acteurs locaux et régionaux puissent soutenir ce projet.

L’idée du projet est de remonter 25m² de mur du bastion qui sera assis sur le rocher de grès. Ce mur comblera la brèche entre les 2 pans encore existants et constituera un garde-corps durable dans le temps. De ce fait, cela permettra de consolider la canonnière du 16ème siècle et reprendra les arases qui vieillissent et s’effritent avec le temps. Ainsi, le risque de chute sera fortement réduit et supprimera l’accès sauvage en contre-bas.

Ce projet respecte les enjeux architecturaux et archéologiques du site.

Les travaux réalisés par les bénévoles au pied du bastion ont permis de mettre au jour les parements nécessaires à la reconstruction du mur. Ces blocs présentent les mêmes caractéristiques que les parements encore en place des 2 côtés de la brèche. Les chainages d’angle ont également été mis au jour. Nous souhaitons que la hauteur du mur ne dépasse pas l’assisse de la canonnière. En effet, pour le moment nul peut dire s’il existait un dispositif de défense complémentaire.

Du point de vue archéologique, le secteur a subi de grandes interventions lors de la mises en place des gabions dans les années 1970. Nous regrettons qu’aucune étude archéologique n’a été menée à ce moment-là. De plus, il ne subsiste pas d’archives des travaux réalisés.

C’est pourquoi, l’enjeu archéologique dans ce secteur est moins important puisque celui-ci a été complètement remanié dans les années 1970. Ainsi, pour ce projet, nous souhaitons respecter les règles archéologiques (relevés précis, diagnostics photographiques, photographies aériennes, …). L’intervention se fera uniquement à proximité immédiate du mur à remonter afin de garantir les vestiges archéologiques vierges du reste du bastion. Les abords de la canonnière Est ne seront ni fouillés ni sondés.

Les éléments constitutifs du futur mur qui ont été mis au jour durant les travaux ont déjà été hissés dans le bastion nord. Ces travaux lourds et complexes ont monopolisé les équipes de l’association pendant de longues semaines.

Pour l’association, il est essentiel que le Nouveau-Windstein reste accessible durant les travaux. Seul le bastion nord et sa proximité immédiate seront interdits au public pendant les travaux. Le montage financier et administratif de ce projet est complexe et est toujours en cours. Toute l’association espère que les travaux pourront commencer très prochainement…à suivre !

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